Les maladies gastro-intestinales fonctionnelles (MGIF) regroupent une série de troubles affectant différentes parties du tractus gastro-intestinal :
De l'œsophage ➡️ l'anus
Exemples :
👉 Reflux gastro-œsophagien (RGO)
👉 Syndrome de l'intestin irritable (SII)
👉 Gastroparésie
👉 Constipation chronique
Des pathologies qui touches des millions de personnes !
Le diagnostic des MGIF reste complexe en raison de leur nature fonctionnelle et de l'absence de biomarqueurs.
Les traitements sont souvent limités à la gestion des symptômes, faute d'une compréhension approfondie de leur physiopathologie.
🧠 L'axe cerveau-intestin dans les MGIF est très étudié, examinant comment les perturbations de cette voie de communication essentielle contribuent aux troubles
Les techniques de neuromodulation, comme la stimulation électrique non invasive ouvrent de nouvelles voies thérapeutiques.
🟢 Zoom sur l'electrostimulation transcutanée
La thérapie par courant interférentiel est utilisée pour traiter diverses affections, y compris les douleurs lombaires et des troubles neurologiques comme le syndrome du canal carpien.
Cette méthode s'est avérée efficace, dans de petites études, pour gérer des conditions telles que l'incontinence fécale et la constipation.
Avantages :
👉 Non invasive
👉 Rentable
👉 Pratique
👉 Auto-administrée à domicile
Cependant, l'utilisation de courant transcutané présente des défis. Pour stimuler le nerf ciblé, le courant doit traverser la peau et le muscle environnant, ce qui crée une résistance.
Les courants de basse fréquence nécessaires pour stimuler les nerfs provoquent une forte résistance cutanée. Pour surmonter cela, un courant plus élevé est nécessaire, ce qui peut être douloureux.
Les courants de haute fréquence, qui traversent la peau sans douleur, ne conviennent pas à la stimulation nerveuse.
➡️ La thérapie par courant interférentiel utilise deux courants alternatifs de moyenne fréquence légèrement déphasés pour surmonter ce dilemme.
🟢 Protocole avec electrodes croisées
La logique est de surmonter les problèmes causés par les courants de basse fréquence, tout en conservant leur effet thérapeutique revendiqué. Contrairement au TENS, qui délivre des impulsions intermittentes pour stimuler les nerfs de surface et bloquer le signal de douleur, la thérapie par courant interférentiel fournit une stimulation continue en profondeur dans le tissu affecté. La stimulation réelle est produite par le croisement de deux courants alternatifs de fréquences moyennes simultanément vers une région ciblée du corps. En conséquence, ces deux courants se superposent pour former un nouveau courant de basse fréquence profondément dans le tissu.
Traitement réalisé par un physiothérapeute avec placement de deux électrodes sur l'abdomen latéralement à l'ombilic et deux dans le dos au niveau de T9-L2.
Le placement des electrodes se fait de manière croisée :
De nombreuses études rapportent de bons résultats dans la population des enfant/adolescent (population pour lesquels on a cherché à limiter les méthodes invasives colectomie des partie affectées etc..).
Dans cette études, les résultats chez les femmes (population très concernée par la constipation) a également montré de bons résultats. L'étude a utilisé un groupe placebo intéressant puisque subissant également une électrostimualtion (en configuration parrallèle) :
Nombre de mouvements intestinaux spontanés sur une période de deux semaines au début de l'étude, puis entre 6 et 8 semaines, et enfin entre 18 et 20 semaines. La ligne pointillée représente trois mouvements intestinaux par semaine.
Autres résultats :
Voici les résultats d'une autre étude portée sur les jeunes et montrant l'accélération du transit post TES (Transabdominale electrostimulation) :
🟢 Protocole d'électrostimulation bi-latérale du nerf tibial
Le nerf tibial, situé juste au-dessus de la cheville et peu profond sous la peau, constitue une bonne cible pour la neuromodulation non invasive, y compris la stimulation transcutanée du nerf tibial (TNS). En raison de sa connexion anatomique avec le nerf sacral qui innerve le côlon et le rectum, le TNS a été étudié pour le traitement de la constipation fonctionnelle et de l'incontinence fécale. Ces méthodes sont bien établies et ont été appliquées dans de nombreux essais cliniques dans le domaine des incontinence urinaire.
Les électrodes sont réglées :
Fréquence : 10hz
Longueur d'onde : 200us
Stimulation : continue
Durée : 20-30min
Les résultats👇 :
Explications :
mBSFS-C (Modified Bristol Stool Form Scale for Children) : c'est une échelle qui évalue la forme des selles, un indicateur de constipation chez les enfants. Les valeurs médianes (premier et troisième quartile entre parenthèses) montrent des variations à différents moments de l'évaluation. La stabilité des scores entre les moments M1 et M2, puis M1 et M3, indique peu de changement dans la consistance des selles au fil du temps.
Nombre de défécations/semaine : cela montre une augmentation significative du nombre de défécations de M0 à M1, indiquant une amélioration initiale, mais ce nombre reste stable par la suite, comme le montrent les p-valeurs élevées entre M1 et M2, et M1 et M3.
BF-S (Bowel Function Score) : un score qui évalue la fonction intestinale. Les valeurs augmentent légèrement au fil du temps, indiquant une possible amélioration de la fonction intestinale, mais cette augmentation n'est pas statistiquement significative à long terme (M1 à M3).
Mouvements intestinaux durs : il y a une diminution significative du pourcentage de mouvements intestinaux durs de M0 à M1, ce qui suggère une amélioration avec le traitement. Cette amélioration semble se maintenir au fil du temps.
Mouvements intestinaux douloureux : il y a une réduction très significative de ces mouvements de M0 à M1, avec aucune occurrence signalée à M2, ce qui indique un effet positif du traitement.
Incontinence : le pourcentage d'incontinence reste relativement stable et les changements ne sont pas statistiquement significatifs, ce qui indique que le traitement n'a pas eu d'effet marqué sur l'incontinence.
Douleur abdominale : la douleur abdominale diminue significativement de M0 à M1, mais les changements ultérieurs ne sont pas significatifs, suggérant que les bénéfices initiaux du traitement sur la douleur abdominale pourraient ne pas être durables.
🟢 Acceptance du protocole
Les protocoles d'électrostimulation sont globlament très bien acceptés pour leur nombreux avantages. Ici, les résultats d'un questionnaire sont issu d'un protocole de stimulation du nerf tibial.
🟢 Mécanismes d'actions
La mécanique derrière cette thérapie dans les troubles gastro-intestinaux reste mal comprise, qu'il s'agisse de la stimulation des cellules de Cajal, qui sont les pacemakers du système digestif, ou des nerfs autonomes extrinsèques et intrinsèques.
🚩 Les effets de la stimulation ne sont pas immédiats mais persistent pendant plusieurs mois après la fin de la stimulation, suggérant une modification de la fonction neuronale plutôt que des contractions myogéniques directes. On peut ainsi parler de rééducation de la motilité intestinale.
🟢 Matériel nécessaire
Protocole 1 :
Pour répondre au besoin de la thérapie il n'est pas possible d'utiliser n'importe quel électrostimulateur du fait de la nécessité d'un croisement de deux courants alternatifs de fréquences moyennes simultanément vers une région ciblée du corps.
Protocole 2 :
Ce protocole utilise un electrostimulateur classique.
Références :
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